Constat et Choix Quand on a fait un constat lucide du monde dans lequel on vit et vers quoi il va, on est face à des choix fondamentaux de vie (relations, travail, transformation personnelle,…). Si on n’attend plus sur les tenants du système délétère qu’ils trouvent des solutions, on peut vouloir agir pour un changement de cap radical vers un avenir enviable pour nous et les générations futures et la planète. Retrouvons chacun nos essentiels, et par ce qui nous révolte ou nous anime, allons dans le sens de ce que l’on sent, croit et pense juste ! Dans les vastes domaines de la dissidence à cette civilisation dévastatrice, il y a une bonne portion de personnes qui sont engagées dans la résistance nécessaire ou dans la construction vitale du monde de demain. Les deux approches semblent s’opposer, et souvent les partisans de l’une critiquent l’autre. Mais on peut prendre conscience de leur complémentarité et agir selon ce qui nous interpelle dans l’une de ces dissidences. Il y en a une troisième qui fait appel à notre intériorité, notre réflexion, la conscientisation de nos expériences d’être humain sensible,… pour un changement de vision et de perception, et donc pour une stratégie plus pertinente à long terme.- Voici donc 3 modes d’actions complémentaires pour une véritable Transition (inspirés par Joanna Macy) :1) RÉSISTER (désobéissance civile, manifs, pétitions, Extinction Rebellion, droits sociaux, droits de la nature, révolution non-violente, écopirates, etc) Cela permet de sauver des vies humaines, des espèces, des écosystèmes, des injustices, mais ne peut que limiter les dégâts et gagner du temps pour les autres approches de transformation du monde.2)
CRÉER DES ALTERNATIVES PRATIQUES (initiatives concrètes et créatives en low tech, DIY, permaculture, écovillages, gouvernances partagées, monnaies alternatives, réseaux, etc)Cela permet de construire le monde de demain avec tout ce qui va dans le sens du vivant et le soutenir, mais ça ne suffit pas. Ceux qui mettent en place ces alternatives peuvent sans s’en rendre compte perpétuer ce qui a causé cette civilisation décadente. Ces nouvelles pratiques et structures ont besoin de s’enraciner dans des valeurs profondes.3)
TRANSFORMATION DE CONSCIENCE (renouveler les imaginaires par la poésie, les arts, mais aussi les données scientifiques et les sciences humaines, les autres cultures non-occidentales, notamment les sagesses et pratiques des traditions vénérables, proposer de nouveaux récits en remplacement du mythe du Progrès et son corollaire la croissance infinie, méditer, retrouver l’interdépendance des parties d’un système entre elles et avec lui, réassocier ce qui a été dissocié, donc se relier à soi, aux autres, au monde, et aux non-humains, relier nature et culture,…)Cela permet de retrouver un sentiment d’appartenance plus inclusif, à la fois dans le groupe, dans le monde et à la nature. Au delà des mots et concepts, cela permet d’incarner et vivifier les valeurs universelles qui donnent sens à nos actes de tous les jours. Mais sans les actes de résistance (1) et les applications concrètes (2) il y a difficulté à incarner ce qui est perçu, conscientisé. Ainsi dans ce mouvement global de révolution le 3e mode d’action est représenté par ceux qui s’engagent sur la transformation de conscience. Ce fut le rôle des religions à une époque, c’est maintenant le rôle des arts, des sciences humaines, des psychologies, des formes de méditation, du développement personnel et transpersonnel, etc. Les 3 démarches de dissidence sont importantes, mais permettons-nous d’insister sur la dernière qui est largement sous-estimée, voire méconnue comme levier de changement radical : tout ce qui peut nous confronter à nos problèmes, nos angoisses, ce qui peut nous ouvrir à de nouveaux imaginaires, de nouveaux ressentis, de nouveaux récits, de nouvelles compréhensions, (nouveaux pour notre civilisation, car nous redécouvrons ce que beaucoup de peuples premiers savent et vivent depuis des millénaires…), tout ce qui nous fait vibrer et peut être porteur d’enthousiasme profond.- Nouveau Monde Alors à chacun de choisir selon sa sensibilité et son tempérament son mode d’action : que l’on soit rebelle, colibri ou philosophe, plus sensible au pôle politique, économique ou culturel (cf tripartition sociale Steiner), du court terme au long terme, de l’urgence au radical, du nécessaire à l’essentiel, du révolutionnaire au chaman,… il importe de reconnaître la synergie de cette dissidence à un monde qui s’effondre. Nous sommes à une époque où au lieu de patauger les 2 pieds dans le vieux monde marécageux avec angoisse ou déni, il nous est possible de faire un grand écart avec un pied dans ce vieux monde et un pied dans le nouveau. Je vous rassure, l’écart est de moins en moins grand… Les écovillages sont de véritables laboratoires du futur sur tous les aspects de la vie. C’est l’objectif d’écolieu Art-Terre, outre la mise en pratique de l’autonomie et du vivre-ensemble (2e mode d’action), de participer humblement à cette transformation de conscience (3e mode d’action), source première d’une véritable révolution. Nous souhaitons développer une philosophie de vie, un art de vivre au quotidien, pour les résidents et dans les évènements proposés au public, à travers l’expérience artistique et l’immersion dans la nature. Une démarche intérieure propre à chacun avec le dénominateur commun du lien à LA nature et NOTRE nature.
Philippe Martin pour écolieu Art-Terre art.terre.ecolieu@gmail.comhttps://www.facebook.com/ecolieu.ArtTerre
Création d’un lieu écologique collectif intergénérationnel, visant l’autonomie et proposant accueil et activités en lien avec la nature et les arts.
Très intéressant. Aurais tu des liens de livres , sites ou autres pour explorer plus avant la pensée de Joanna Macy ?
Merci